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 Les miracles de Sainte Geneviève

Longtemps avant que Sainte Jeanne d’Arc et Sainte Thérèse de Lisieux ( « la petite Thérèse » ) n’aient été données comme patronnes secondaires à la France, la première par un Bref du pape Pie XI le 2 mars 1922, et la seconde par une proclamation du Pape Pie XII, le 3 mai 1944, longtemps avant que le fameux vœu de Louis XIII n’ait donné et consacré le royaume de France à la Vierge Marie, faisant de celle-ci la patronne principale de notre pays, Sainte Geneviève, morte à l’aube du VI° siècle, en 502, était vénérée en France comme la patronne, non seulement de Paris et de sa couronne, l’île-de-France, mais de la France tout entière.
Comment put-elle parvenir à ce destin exceptionnel ? Comment cette vierge du V° siècle, qui est souvent représentée –faussement du reste –comme une modeste bergère gardant les troupeaux de moutons de ses parents, put-elle devenir la conseillère influente des premiers rois mérovingiens, l’amie intime, la confidente de la Reine Clotilde, celle qui « avait pour les rois une exigeante amitié »,comme le dit non sans humour l’une des pieuses invocations des magnifiques Litanies de Sainte Geneviève (cf page prière de ce site ) Comment Geneviève put-elle devenir au Moyen âge l’une des saintes les plus populaires de France ?

Les miracles attribués de son vivant

On attribue à Sainte Geneviève de nombreux miracles tant de son vivant qu’après sa mort. Cinquante deux miracles ont été recensés de son vivant et trois au moment de son décès. Beaucoup d’entre eux sont de “nature” bibliques dans la mesure où leurs sujets et leurs circonstances ressemblent beaucoup à ceux du nouveau testament tels que décrits dans les évangiles.

[1]Premier miracle: Sainte Geneviève rend la vue à sa mère, pleine de foi et de repentir. Le premier miracle de Geneviève : Elle guérit sa mère pleine de foi et de repentir. La mère de Geneviève voulant empêcher sa fille de se rendre à l’église pour un office important, se heurta à la résistance de la petite, soucieuse, avec la grande rigueur de son âge, d’accomplir scrupuleusement son vœu de don total à Dieu, et sa promesse à l’évêque, frappa sa fille dans un moment de colère. Geste malheureux qui fut puni, aussitôt par la perte de la vue. Or ce fut le premier miracle de Geneviève que de rendre la vue à sa mère quelques mois après cet événement riche de symbole : mue, elle aussi probablement par une inspiration divine, celle-ci pria sa fille d’aller lui chercher de l’eau au puits puiser pour elle de l’eau à la fontaine, et quelle ne fut pas son émerveillement, et son humble gratitude lorsque, sa fille ayant tracé d’un signe de croix sur la cruche, recouvra la vue aussitôt après que Geneviève lui eut eu appliqué l’eau sur les yeux. ! Ce prodige n’était que le gage, il est vrai très prometteur, d’une longue série de miracles ou de faits surnaturels qui allaient jalonner toute la vie de Geneviève.

La sauvegarde de Paris :
Au printemps 451, les Huns franchissent le Rhin. Auparavant, ils ont détruit Cologne en faisant un véritable carnage. Ils incendient Metz le 13 avril, Verdun, Laon, St-Quentin, Reims et franchissent la Marne. Puis apprenant que Paris était défendu, ils optent pour attaquer Orléans directement, passer la Loire et prendre les terres Wisigothes d’Aquitaine. C’est à Orléans, le 24 juin 451 qu’ils seront vaincus par Aetius, arrivé d’Italie. Avertie du passage des Huns, Geneviève est intervenue pour empêcher, après le départ des armées romaines, la fuites des hommes en âge de défendre la ville.
La clairvoyance de Geneviève lui attira la bienveillance du peuple de Paris. Elle a jouit, depuis, d’un grand prestige et d’une grande autorité.

[17-23]Les miracles de Saint-Denis :
Sur la route de Senlis, au nord de Paris, se trouvait la tombe du martyr Denis dans un cimetière public. Elle demanda que l’on bâtisse en ce lieu une basilique en son honneur.
Saint-Denis fût l’un des sept évangélisateurs de la Gaule au IIIe siècle et le premier évêque de Paris. Martyr, il aurait été décapité avec ses compagnons Éleuthère et Rustique, sur le mont des Martyrs (Mons Martyrum: Montmartre), et aurait porté sa tête à l’endroit où fut édifiée, par Dagobert, la première basilique de Saint-Denis. Son identification ultérieure avec Denys l’Aréopagite joua un rôle dans les controverses théologiques du Moyen Âge. Fête le 9 octobre. Aux réticences de tous devant les difficultés d’approvisionnement en matériaux de construction, elle répliqua qu’on l’informe de la disponibilité des pierres à chaux indispensables.
D’anciens fours à chaux et des carrières voisines furent retrouvés à cette occasion permettant le commencement de la construction.
Enfin, un jour que les charpentiers manquaient de boisson, Geneviève multiplia les coupes d’eau, permettant aux ouvriers de se déaltérer.

Le miracle des cierges :

[30]Le miracle des douze possédés:
On amena un jour à Geneviève douze personnes, hommes et femmes, possédeés par les démons. En pleine prère pour les délivrer, Sainte Geneviève vit les douze personnages entrer en lévitation et ordonna qu’on les conduise à Saint-Denis. Là, elle les signa un par un et furent délivrés sans délais.

Le miracle de Laon :

[26]Les prisonniers de Childéric:
Childeric, roi des Francs et résidant à Paris fit arrêter des prisonniers et ordonna qu’on les tue en dehors des murs. Pour s’assurer de la neutralité de la population il fit fermer les portes de la ville. Geneviève avertie, tenta de sortir et arrivant devant les fortification, vit la porte s’ouvrir toute seule. Elle partit rejoindre Childeric à qui elle arracha la libération des prisonniers.[28-29]La consécration de Céline à Meaux:
Geneviève rendait visite à Céline qui résidait à Meaux pour recevoir sa consécration de Vierge. Le fiançé de Céline apprenant cela, se répandit en protestations puis en menaces. Elles se sauvèrent vers la baptistère de la Cathédrale, ouvert par hasard. Dès lors, Celine persevera dans la chasteté et l’abstinence. Des domestiques de Céline furent par la suite guéris miraculeusement.[32]La résurrection du catéchumène:
Un jeune catéchumène de quatre ans était tombé dans un puits. Au grand désespoir de sa mère, on l’en avait ressorti mort. Alors qu’on avait rapporté son corps à Geneviève, il fût ramené à la vie après que Geneviève fût entré en prière.[35-40]L’épisode de l’approvisionnement en blé de Paris:
La relation de cet épisode de la vie de Sainte Geneviève rapporte plusieurs miracles. Les Francs, par leur présence permanente dans l’est et en Ile de France entre 470 et 480, avaient fini par couper les relations commerciales traditionnelles de Paris. Les approvisionnements alimentaires venant à manquer, Geneviève se rendit à Arcis-sur-Aube pour négocier un ravitaillement. Elle réquisitionna des bateaux et remonta la Seine. Arrivée là-bas, elle fût reçue par le tribun Passivus. Sa femme étant malade, Geneviève se mit en prière et sur un signe de croix, lui ordonna de se lever, se trouvant guérie. Elle négocia sur place le blé nécessaire, réalisant ici ou là de multiples miracles. Repartant d’Arcis, les barques trop chargées, l’équipage se mit à prendre l’eau, menaçant de couler. Tendant les mains vers le ciel, Geneviève implora le secours du Christ et la flotille repris sur le champ une navigation normale.

Les miracles posthumes qui lui sont attribués

De nombreuses guérisons furent obtenues sur sa tombe et à l’occasion de la translation de sa châsse.

822: Le miracle des inondations de 822
Aux temps de l’évêque INCHADE, de 814 à 829, eurent lieu en 822 d’exceptionnelles inondations. Alors que ses clercs parcouraient la ville à la recherche d’une église pour célébrer la messe, l’un d’eux, Richard, qui prévint son évèque, visitant l’ancienne maison de Geneviève occupée par un couvent vers la pointe est de l’Ile de la Citéinondée, fut stupéfait de constater que l’eau formait une voûte au dessus de son lit. Tandis qu’on rendait grâce à Dieu pour ce prodige, l’eau se mis à refluer et les inondations cessèrent.

886: Le miracle des Normands.
Les Danois commandés par Sigefroy remontant par la Seine ravageaient la Neustrie et avaient obtenu du sire Aledrand la reddition de Pontoise, décida de faire le siège de Paris. La ville insérée dans les iles de la Seine était traversées par deux ponts chacun protégés par deux ‘chatelets’. Les troupes de Pontoise qui s’étaient rendues avaient eu la vie sauve et s’y étaient réfugiées avec une grande partie de la noblesse d’ILe de France. Les Normands abordèrent l’Ile de la Cité en 885 à l’aide de quelques 700 barques qui occupaient sept lieues vinrent s’ajouter au siège de Sigefroy alors que celui-ci avait décidé de se retirer à la suite de lourdes pertes. Paris se défendait sous l’autorité du compte Eude, frère de Robert le Fort, de l’Evêque GOSSELIN et de l’Abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Après un an de siège, les Normands tentèrent un assaut général à l’été 886. Les châsses de Sainte Geneviève fûrent amenées en hâte à la pointe est et celle de Saint Germain à l’ouest. Un chevalier nommé Gerbold repousse les assaillants avec cinq hommes seulement à l’est, pendant que ceux qui avaient pris pied à l’ouest sont refoulés avec de lourdes pertes. Ces faits d’armes, qui sauvèrent Paris, sont attribués aux deux saints.

1130 : Le miracle des Ardents.
En 1130, le fléau de la maladie dite ‘des Ardents’, provoquée par l’ergot de seigle, fit 14000 morts à Paris sous le règne de Louis le Gros. L’évêque de l’époque, Pierre de Senlis, ordonna sans succès jeûnes et processions. Il finit par obtenir la descente de la châsse de Sainte Geneviève que l’on emmena à Notre-Dame. Sur le parvis, sur 103 malades ayant effleuré la châsse, cent furent guéris SUR LE CHAMP sauf trois incrédules devant une foule nombreuse venue participer à la procession. Le Pape Innocent II décida d’instituer chaque 26 novembre une fête annuelle en commémoration du miracle.

1491 : La guérison d’Erasme
Innombrables sont les miracles qui se produisirent devant les reliques de sainte Geneviève. Parmi les miraculés, Erasme, grand humaniste et érudit des XVe-XVIe siècles.
Alors étudiant au collège Montaigu (futur Louis le Grand), Erasme, ayant été atteint d’une fièvre “quarte”, décida d’assister à une procession de la châsse de Sainte Geneviève entreprise pour parer aux inondations de Paris. Il fût guéri sur le champ et pour remercier la sainte de sa guérison, écrivit en vers latins une Ode en son honneur qu’il ne publia que logtemps après. Dans sa lettre à un certain Nicolas Werner, il parle de sa guérison miraculeuse et décrit la procession du 12 janvier 1491 au cours de laquelle cette dernière se produisit.

1496 : La guérison de Pierre DUPONT
Pierre DUPONT, l’aveugle de Bruges, atteint de la peste fût guéri par l’intercession de Sainte Genevève.
Il écrivit , en reconnaissance, un poëme en neuf chants publié en 1512.

1730 : La guérison de Denis Paitou
Savant et jésuite, Denis Paitou, en reconaissance de sa guérison obtenue auprès des reliques de sainte Geneviève, recueillit des hymnes et les publia en 1638 sous le titre “Genovefa, patronne de Paris glorifiée par les offices latins et grecs”

1730 : La guérison de Louis XV
Novembre 1744: Louis XV a contracté une grave maladie à Metz et guérit miraculeusement après avoir invoqué Sainte Geneviève.

1914 : Le miracle du Triduum de septembre 1914
Devant les risques de l’offensive allemande, l’évêque de Paris, organise un triduum (trois jours de prières) à Saint-Etienne-du-Mont. La même semaine, On vit les deux ailes des troupes allemandes être bloquées dans leur avance:
Le général Joffre a créé une nouvelle armée dans Paris, la VIe, commandée par le général Maunoury. Gallieni va employer celle-ci pour mener une attaque sur le flanc de l’armée allemande de Von Kluck, à partir de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux, l’après-midi du 5 septembre. Attaquée à son tour en force à partir du 7 septembre, la VIe Armée française résiste jusqu’au 9, grâce, entre autres, à l’envoi de 10 000 hommes de la garnison de Paris transportées par les sept cents taxis de la capitale réquisitionnés. Finalement, le 9 septembre, la VIe armée, battue, se replie derrière la Marne. Les deux armées allemandes, de Von Bülow et Von Kluck, suite à une erreur de stratégie, vont être à leur tour contraintes au repli au 13 septembre 1914. C’est curieusement près du Collège de Juilly, où s’installera un hôpital de campagne américain, que l’avance allemande devait être stoppée. A l’est, l’aile gauche buta sur Nancy et en particulier la colline Sainte-Geneviève.
Trois grandes batailles eurent lieu sur le site du village de Sainte-Geneviève en Meurthe-et-Moselle. La première en 361 vit la victoire du général romain Jovin sur les Alamans. Puis, après le passage d’Attila au 4ème siècle, le lieu-dit pris le nom de Sainte-Geneviève. A la suite de quoi, les 6 et 7 septembre 1914, les troupes allemandes subirent un échec cuisant que les habitants de Sainte-Geneviève, détruite, qualifièrent de miraculeux. Le 19 août 1914, la 59 ème division de réserve se retranche sur la colline Sainte-Geneviève qui constitue un excellent point d’observation et de défense au Nord du Grand-Couronné. La colline est bombardée à partir du 22 août. Le 24 au soir les troupes allemandes donnent l’assaut, mais elles sont repoussées. Le 5 et le 6 septembre 1914, la crête de Sainte Geneviève subit de violentes attaques et des bombardements. L’attaque est repoussée, mais le 6 la crête est prise à revers par les tirs d’artillerie depuis la rive gauche (le bois de la Cuite entre Blénod les Pont à Mousson et Dieulouard) occupée par les soldats allemands. Le commandant Maurice de Montlebert qui commande le 314 R.I. refuse d’abandonner la position sans un ordre écrit. Blessé, il est contraint, sur ordre impératif, de quitter Sainte Geneviève et Loisy le 7 au matin. Cependant les troupes allemandes n’en profitent pas pour prendre cette position, qui est à nouveau occupée par les soldats français dès le soir même.

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