Un peu d’histoire

La description des pratiques de processions de la châsse de Sainte Geneviève nous sont connues par les livres de l’abbaye, en particulier les manuscrits du Père du Molinet. Dès 880 nous disposons de relations de processions suite aux miracles obtenus lors des différentes translations des reliques pour les protéger des incursions des Normands en Ile de France. Ces processions furent longtemps dévolues aux religieux de l’Abbaye de Sainte Geneviève. Mais en 1412, à la demande des habitants de Paris, une confrérie de Sainte Geneviève fut érigée en vertu d’un bref du Pape et de lettres patentes de Charles VI qui finançait les processions. C’est en 1524 que les principaux membres obtinrent le privilège de porter la Châsse aux processions. Ses membres appartenaient à l’une des six corporations marchandes de la ville de Paris : drapiers, épiciers, merciers, pelletiers, bonnetiers orfèvres, puis quelques temps après aux libraires-imprimeurs et aux marchands de vin. A cette époque les membres se dénombraient à seize plus un porteur de cierge, le premier en ligne des attendants. Par la suite leur nombre fût porté à trente. La châsse était portée tête nue, pieds nus et sans barbe. Les membres de la Compagnie, cooptés, étant nommés à vie, il appartenait aux attendants de subvenir aux difficultés physiques des plus âgés. Historiquement, la châsse de Sainte Geneviève ne sortait pas sans celle de Saint Marcel. Le protocole voulait que celle de Saint Marcel rejoigne d’abord celle de Sainte Geneviève à l’abbaye du Mont. Puis les deux châsses se rendaient en procession à Notre-Dame via la rue du Faubourg Saint-Jacques où une messe solennelle y était dite. Après une brève période d’absence après la révolution, elle se reconstitua le 11 janvier 1854 en même temps que l’Institution des Dames de Sainte Geneviève.

Transports de la Châsse

Au tout début, on ne se mit à déplacer la châsse que pour la mettre à l’abris des périls des invasions ou de l’insécurité politique.
En particulier, durant les incursions dites “normandes” du IXème siècle, elle fut déplacée à plusieurs reprises.
L’an 846, du temps de Charles le Chauve, fils de Louis le Débonnaire, les Danois (appelés Normands plus tard) se mirent à ravager l’ouest de la France en remontant les rivières. L’un de leur groupe remonta la Seine sous la conduite de Ragenay jusqu’à Paris. Païens, ils s’en prenaient particulièrement aux églises et aux monastères. L’abbé Herbert (ou Egbert) et les chanoines de Sainte-Geneviève décidèrent donc de transporter la châsse contenant sa dépouille à Athis qui était une dépendance de leur congrégation. Précédée d’un cierge, le miracle de Saint-Denis se reproduit car, éteint par inadvertance, il se ralluma spontanément à l’arrivée à Athis. Au même moment, sur l’autel de l’église où on devait la déposer, la croix et les autres reliques se mirent à “tréssailler” jusqu’à ce que son arrivée les mette en “repos”. Mais les Danois, poursuivant leurs ravages dans tout Paris, les Chanoines évacuèrent la ville et on transporta la châsse de Sainte Geneviève à Draveil en traversant la Seine tandis que les reliques de Saint Germain (des Prés) furent portées à Combs la Ville. Draveil était une seigneurie donnée par Dagobert aux chanoines. De nombreux miracles y furent continuellement constatés tant et si bien que leur Doyen et Supérieur, le comte Englebert vint lui faire une dévotion particulière et se prit à soustraire une dent de la châsse qu’il avait sous sa responsabilité. Ce faisant, il tomba dans une forte fièvre qui le conduit proche de la mort. Il finit par confesser son vol rendit la dent qui fut dès lors enchâssée en or et en cristal. C’est cette dent qui fut l’objet de dévotions particulières jusqu’à la révolution. La paix ayant été négociée contre une rançon, les Danois évacuèrent Paris et la châsse retrouva sa basilique. Au cours de la procession, alors que l’on traversait la Bièvre à Gentilly, le cierge qui précédait la châsse fut éteint d’un coup de vent, mais se ralluma spontanément.
br> Mais les Danois poursuivirent leurs incursions l’espace de 60 ans sous les règnes de Charles le Chauve, Louis le Bègue, Louis le Fainéant, Eude et Charles le Simple chacun leur achetant une paix à nouveau remise en cause. On leur concéda même la Frise, le pays chartrain et surtout l’ouest de la Neustrie qui porte maintenant le nom de Normandie (ou Pays des hommes du nord (Nordman)). Ils revinrent particulièrement en 856 et en 861 et chaque fois, on sortait la châsse de la sainte aux remparts de la Cité pour les faire fuir. Mais en 884, Godefroy, prince normand qui avait reçu la Frise en propriété et Gille la fille du Duc de Lorraine, Lothaire, en mariage sous condition qu’il se fasse baptiser, se joignit à Sigefroy et Vermond , princes du Brabant et leurs quarante mille hommes pour assiéger Paris. Paris était défendue par Eude, comte d’Anjou et Gozlin, évêque du lieu et abbé de Saint Germain des Prés. Les faubourgs de Paris furent dévastés, la basilique Sainte-Geneviève et l’église St Germain des Prés brûlées, le Palais des Thermes saccagé, l’aqueduc romain d’Arcueil détruit, mais la Cité une nouvelle fois épargnée. Si le reliques de Saint Germain furent délacées de St Germain des Prés à St Germain le Vieux dans la cité, celles de Sainte Geneviève partirent pour Marizy, domaine qui avait été donné à l’abbaye par un nommé Helmogaud et qui se trouvait sous la protection militaire de la tour de La Ferté Millon, réputée imprenable. Là encore, de nombreux miracles se produirent: Un dénommé Fulcherich fut guéri d’une paralysie, un dénommé Rebets qui avait été puni d’avoir travaillé le dimanche et vomissait du sang, une folle, un jeune garçon débile furent guéris ainsi qu’un lépreux d’Arcy, une aveugle, une infirme nommée Amilde, une femme diabolisée, un démoniaque. Alors que ses reliques furent déplacées un temps dans un monastère de Saint Germain proche de Marizy, d’autres miracles se produirent tels celui de la guérison d’une femme prise de convulsions. A Marizy, un serviteur de l’abbaye fut guéri d’une contraction de la machoire, un homme nommé Erchanfroy possédé, un nommé Genebaud pris de convulsions sont une partie des miracles qui durèrent 5 ans. En 890, sous la première année de la régence d’Eude pour le compte de Charles le Simple, les Danois levèrent le camp devant Paris après l’assassinat de Godefroy en Hollande par une conjuration de Charles le Gros Empereur et du comte Henry. La châsse se mit en chemin par Mareuil, propriété des Genovefains distante d’une lieue et demi, où se fit la guérison d’une femme percluse des pieds, celle d’une sourde, d’une paralysée. Elle passa par Lizy sur Ourcq, dépendance de l’abbaye à 3 lieues, où une jeune paralysée retrouva l’usage de ses membres, une jeune tisserande fut guérie des mains. Elle passa ensuite par TRIIECTUM (?), devenu Trilbardou, dépendance de l’abbaye, puis le lendemain par Rosny mais avant qu’ils aient quitté les terres de l’abbaye, on amena aux genovefains une femme dont les pieds étaient reliés dans le dos. après quelques prières on vit les jambes et les pieds se délier. Après une nuit à Rosny, ils traversèrent la Seine par bateau jusqu’à l’église Saint Jean puis fut portée jusqu’à son église du Mont.

Processions de la Châsse

Nous donnons ici la liste des processions solennelles de la châsse et leurs raisons. Il ne s’agit ici que des processions spécifiques et non des processions annuellement programmées. A compter de l’épisode de la maladie des Ardents, on répertorie quelque quatre-vingts processions entre 1206 et la dernière en 1765

Date Trajet Raison(s) Commentaires

  • 885 : Invasions
  • 26 nov 1130 : Notre-Dame Maladie des ardents
  • 1196 : Parvis inondé, Inondations de 16 jours, Processions multiple en particulier de Saint Denis, suivies par Philippe Auguste (rapporté par Rigord)
  • 1206 : Inondations, Passage de la procession sur le petit pont déjà battu et ébranlé par les flots ; après son passage, il s’écroula et les eaux se retirèrent.
  • 1233 : Notre-Dame Pluies
  • 1239 : Guérison du Comte d’Artois
  • 1240 : Pluies
  • 1242 : Pluies, Nouvelle châsse de Bonnard
  • 1283 : Une colombe blanche suivit la procession tout au long de son cours et disparut à la fin.
  • 1296,
  • 1303? : Inondations
  • juillet 1325 : Pluies
  • 6 juin & 10 juillet 1347 : Lendemain de la bataille de Crecy et de la perte de Calais, En présence de Jeanne de Bourgogne
  • août 1366 : Pluies, En présence de Charles V
  • juillet 1377, En présence de Charles V et des Ducs d’Orléans et de Bourgogne
  • septembre 1380 : Minorité de Charles VI, Après la mort de Charles V, le 16 septembre.
  • décembre 1410 : Guerres civiles Armagnacs – Bourguignons
  • juillet 1412 : Paix de Bourges
  • août 1417 : Guerre civile et Peste
  • 1418 : Contre les Bourguignons
  • 12 août 1421 : Calamités publiques
  • 25 octobre 1423 : Pour la paix
  • 2 juillet 1427 : inconnu
  • 7 janvier 1436 : Arrêter les pluies
  • avril 1436 : Pluies
  • 9 janvier 1437 : inconnu
  • 11 janvier 1438 : Arrêter les pluies
  • 28 octobre 1443 Arrêter les pluies
  • 31 août 1456 : Calamités publiques
  • septembre 1466 : Contagions 40 000 morts
  • juin 1478 : Calamités publiques
  • 12 juin 1481 : Maladie de Louis XI
  • 1er septembre 1481 : Maladie de Louis XI Rémission qui ne durera que deux ans, jusqu’à sa mort.
  • janvier 1496 : Inondations, Procession où participa Erasme pour une guérison personnelle .
  • juillet 1505 : Pluies
  • juin 1509 : Pour le succès des armées de Louis XII
  • juillet 1512 : Pour obtenir la paix
  • juillet 1513 : Contre les Anglais
  • juin 1517 : Sécheresse
  • mai 1521 : Famine, Arrivée à Paris de cinq bateaux de blé
  • juin 1522 : Péril militaire aux frontières, Charles Quint et Henri VIII se présentaient simultanément au sud et au nord
  • août 1523 : Pour le succès des armes de François 1er en Italie
  • mai 1524 : Sécheresse
  • mai 1527 : Pluies continuelles
  • juillet 1529 : Guerre et famine, Signature du traité de Cambrai en août 1529.
  • janvier 1530 : Inondations
  • avril 1535 : En l’honneur de Dieu, de Nostre Dame et de tous les sainctz et sainctes du Paradis Contre les blasphèmes des Luthériens avec la participation du Roy et de la Reine.
  • juillet 1535 : Pluies diluviennes
  • août 1536 : Pluies diluviennes
  • juillet 1541 : Calamités publiques
  • juillet 1542 : Calamités publiques, pour la paix et contre les hérésies
  • juillet 1543 : Pluies continuelles
  • octobre 1548 : Sécheresse
  • juillet 1549 : Arrêter les progrès de l’hérésie
  • juin 1551 : Pluies et grêle
  • novembre : 1551 Pour la conservation de la religion catholique, Grande procession avec la participation du Roy.
  • juin 1552 : Prospérité des armes
  • juillet 1555 : Calamités publiques et guerres
  • juillet 1556 : Chaleur et sécheresse
  • septembre 1557 : Calamités publiques et guerres
  • juillet 1559 : Guerison de Henri II après un tournois, Henri décède quelques jours après
  • juin 1560 : Calamités publiques
  • 1563 : Délivrer Orléans des Huguenots
  • juillet 1564 : Pluies continuelles
  • juillet 1566 : Mauvais temps
  • juin 1567 : Sécheresse
  • novembre 1567:  Prospérité des armes
  • septembre 1568 : Grande procession à la santé du Roy
  • septembre 1570 : Pluies continuelles
  • septembre 1572 : Pour la défaite des Huguenots
  • juin 1573 : Pour la récolte des blés
  • juillet 1577 : Mauvais temps
  • décembre 1582 : Pour une descendance du Roy, Le roi, mort sans enfant, laissa le trône à Henri IV qui se convertit en 1593
  • juin 1584 : Calamités publiques
  • juillet 1587 : Pour la récolte des blés
  • mai 1589 : Pour la conservation de la religion catholique
  • avril 1590 : Pour la conservation de la religion catholique
  • mars 1594 : Mauvais temps
  • juillet 1594 : Pluies continuelles
  • août 1599 : Sécheresse
  • juin 1603 : Pluies continuelles, Rupture spontanée des chaînes d’un galérien dévôt.
  • juin 1611 : Sécheresse
  • juin 1615 : Sécheresse
  • juillet 1625 : Pluies continuelles
  • juin 1652 : Grande procession pour la paix
  • juillet 1675 Calamités publiques, Pluies continuelles, en présence de Madame de Sévigné
  • mai 1694 : Grande procession contre la sécheresse, Dès la fin de la procession, le ciel se couvrit et la pluie tomba. A l’occasion de ce miracle, le prévost des Marchands fit exécuter le tableau de Largilière encore présent à Saint Etienne du Mont.
  • août 1696 : Sécheresse
  • mai 1709 : Pour la récolte des blés
  • juin 1725 : Grande procession en raison des pluies continuelles et du froid
  • 1765 : Dernière procession de l’ancien régime

Les processions modernes

Le triduum de 1914
Les 5 ,6 et 7 septembre 1914, devant les périls menaçants, un triduum de prières fut organisé.
Ref: Missel du miracle de la Marne, Ed Mellottée, Limoges, 1919.

Ci-dessous source : Chanoine S. COUBE: Nos Alliés du Ciel, Ed P. LETHIELLEUX,10 RUE CASSETTE, PARIS.
Geneviève veillait encore au commencement de septembre 1914, sur la capitale et sur la France. Les Allemands avançaient vers Paris à raison d’une moyenne de quarante cinq kilomètres par jour.
Le jeudi 3 septembre 1914, ils occupent Compiègne et Senlis. Le généralissime donne pour mot d’ordre le nom de Jeanne d’Arc : c’est le dernier jour où l’ennemi progresse.
Le vendredi 4, l’armée allemande peut apercevoir les environs du Bourget et les dômes de la basilique de Montmartre. Mais on prie là-haut le Christ qui aime les Francs en ce jour particulièrement consacré à son divin Cœur, et l’ennemi, au lieu d’avancer, oblique vers le sud-est.
Le samedi 5, le mouvement de recul continu et porte les armées au Grand et au Petit Morin.
Le dimanche 6, commence un triduum solennel à sainte Geneviève, et, pour la première fois depuis qu’ils ont pénétré en France après la bataille de Charleroi, ils sont battus près de Coulommiers.
Le lundi 7, nouvelle offensive qui les déconcerte.
Le mardi 8, fête de la Nativité de la Sainte Vierge, jour fixé pour la procession de la châsse de Sainte Geneviève, les Allemands sont refoulés de quarante kilomètres.
Les quatre jours suivants la bataille de la Marne se poursuit et s’achève, encadrée entre ces deux fêtes de Marie, la fête de la Nativité le 8 et la fête de son Saint Nom le 12. C’est ce jour-là que la victoire est achevée.
Sans doute, il faut attribuer cette victoire à la bravoure de nos soldats, à l’habileté de nos généraux. Mais il faut aussi y reconnaître l’intervention d’un autre Etat-Major, où figurent, â côté du Dieu des armées, de son Sacré-Cœur, de sa divine Mère, Geneviève et Jeanne d’Arc. On voit nettement la part qui revient à chacun de ces quatre alliés célestes : celle de Geneviève est particulièrement éclatante.
On ne peut en effet ne pas remarquer, que la ligne d’arrêt des armées allemandes coïncide avec celle des reliques laissées aux villages, tels celui de Trilbardou, qui ont vu passer les reliques de la sainte en retour vers Paris après que les envahisseurs Normands se soient retirés en 887. On ne saurait oublier également le sacrifice du Capitaine Peguy, mort pour la France sur ces mêmes lignes.

La procession du 19 mai 1940
Le 19 mai, à Notre-Dame de Paris, le gouvernement assiste à une cérémonie, une procession des reliques de sainte Geneviève se déroule à Paris. Cette piété publique, officielle, impensable vingt ans plus tôt, trouve son apogée le samedi 1er juin 1940 à Montmartre. Le cardinal Suhard, nouvel archevêque de Paris, consacre Paris et la France aux Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie sur demande du gouvernement. Le chroniqueur de ” Paris Soir ” du 2 juin l940, écrit :< Au premier rang des 50.000 fidèles, on reconnaissait Mme Lebrun, les ministres Sarraut, Marin, Ybarnegaray, Rollin, Héraud et Robert Schumann, les généraux Gouraud et de Castelnau. “. Le Maréchal Pétain, vice-président du Conseil, (cosignataire avec Malvy de la ” Note aux armées ” d’août 1917) n’assiste pas à la cérémonie.

Reprise des neuvaines en 1947
Après 1940, les neuvaines furent interrompues pour éviter des troubles à l’ordre public. Elles reprirent le dimanche 5 janvier 1947 après 7 ans d’interruption.
Cette neuvaine vit une nouvelle procession de la châsse, la troisième du XXème siècle, après celle de mai 1940 et celle du triduum de 1914. Sous la conduite du nonce apostolique Monseigneur Roncalli (futur Jean XXIII qui devait en 1962 confier la Gendarmerie française à Sainte Geneviève, assisté de Monseigneur Evrard, ancien évêque de Meaux, la châsse sortit de Saint-Etienne -du-Mont pour être menée en procession dans le quartier.
Source : “France Illustration” n°68 du 18 janvier 1947.

Reprise des processions extérieures en 2007
Jusqu’en 2006, la petite châsse, conservée à Notre-Dame, était déplacée de Notre-Dame à Saint-Etienne-du-Mont puis portée en procession à l’intérieur de l’église.
En 2007, les processions reprirent sur le nouveau trajet de Saint-Etienne-du-Mont jusqu’à la statue de Sainte-Geneviève de Landowski, érigée en 1920 sur la pointe est de l’Ile de la Cité.

La Compagnie

Pour entrer dans la Compagnie, il est nécessaire d’être de religion catholique romaine, d’avoir une pratique régulière ayant une piété notoire envers notre sainte patronne et restant soumis à la Sainte Eglise, c’est-à-dire au Saint-Père Benoît XVI et à nos prêtres et évêques dans toutes leurs décisions. Ceci suppose la fidélité aux enseignements du Concile Vatican II. Etre enfin habitant, même depuis peu, de Paris ou de la Région parisienne, et avoir atteint une certaine maturité dans la vie chrétienne et ecclésiale, notre engagement n’étant pas très exigeant mais réclamant d’être pris très au sérieux. Ces conditions étant respectées, tout homme mûr, de préférence ayant atteint un âge symbolique situé autour de trente-cinq ans, domicilié à Paris ou dans sa banlieue ( ce terme très large englobant toute l’Ile-de-France ) désirant témoigner son amour et sa gratitude à Dieu pour toutes les merveilles accomplies à travers Sainte Geneviève, honorer notre sainte patronne, et prier Dieu tous les jours par son intercession pour la France, Paris et sa région, peut être candidat à l’admission dans cette communauté de prière, d’adoration, de louange, d’intercession. Unique limitation : le nombre de porteurs est fixé à 40. Les membres de la Compagnie sont présents aux cérémonies de la Neuvaine de Sainte Geneviève, temps de prière qui va du 3 janvier, date de la Fête de notre patronne, au 11 janvier compris, et particulièrement à la Solennité de la Fête patronale à l’issue de laquelle se place la Bénédiction de Paris par l’archevêque ou l’un de ses auxiliaires, pour porter en procession la châsse, où sont déposées les précieuses reliques dont la Cathédrale Notre-Dame a la garde. Ils veillent à l’entretien de la châsse et de son brancard et présentent tous les jours de la Neuvaine les reliques à la vénération des fidèles. Ils se réunissent tous les mois pour une eucharistie offerte pour le Saint-Père, la France, Paris et sa couronne, et en particulier pour les autorités civiles et religieuses de notre ville et de notre pays. Une pensée toute spéciale est accordée à cette occasion aux malades et aux souffrants. L’eucharistie se conclut par le chant des Litanies, entonnées par Monsieur le Curé, notre Directeur, autour du tombeau. Le Directeur est assisté d’un Président laïc et d’un bureau comprenant un Vice-président, un Secrétaire Général, un Trésorier et un Maître des Cérémonies. La fonction de Directeur est liée, non à la personne, mais à la fonction du Curé de la paroisse Saint-Etienne-du-Mont, qui, à la suite de la sécularisation du Panthéon, (ancienne église Sainte Geneviève) est devenue le centre de la dévotion à notre patronne. Le président est élu pour 6 ans sur proposition de Monsieur le Curé, avec possibilité d’être reconduit tacitement. Les membres de la Compagnie forment un groupe très fraternel bien inséré dans la paroisse, et cherchent dans toute la mesure du possible, à assister Monsieur le Curé dans ses activités pastorales, spirituelles et évangélisatrices. Les secondes Journées internationales d’Evangélisation, à la Toussaint 2004, ont vu s’instaurer la collaboration étroite des Dames de Sainte Geneviève et des Porteurs de la Châsse pour se mettre à la disposition du projet pastoral d’accueil de tous nos jeunes venus du monde entier. Dames et Porteurs sont d’ailleurs spirituellement très unis, la messe mensuelle des Dames étant célébrée le lendemain de celle des Porteurs. Bref, depuis sa fondation en 1524, notre compagnie s’efforce de perpétuer dans la prière la tradition d’amour de Dieu et du prochain si bien vécue par Sainte Geneviève voici plus de quinze siècles. Elle s’insère résolument dans le mouvement de Nouvelle Evangélisation voulu par le saint Pape Jean-Paul II, persuadée que le Seigneur, par Sainte Geneviève, continue de rappeler le Saint Concile : “Nous sommes tous appelés à sa sainteté”.
Elle se réjouit du Renouveau de la Dévotion à notre Sainte patronne, qui après avoir connu quelques années d’éclipse douloureuse -au cours de laquelle il avait même été question de supprimer purement et simplement la neuvaine-, se voit remise à l’honneur en même temps que les formes traditionnelles de la sainte religiosité populaire. Ce renouveau a été particulièrement spectaculaire au cours de la neuvaine 2005, pendant laquelle plus de trois mille personnes ont participé aux offices, à l’eucharistie quotidienne et au sacrement de réconciliation. Face à l’isolement souvent tragique du sacerdoce dans la société sécularisée, elle cherche à entourer nos prêtres dans un esprit semblable à celui des communautés nouvelles (telle la Communauté de l’Emmanuel), où le prêtre doit se sentir non seulement estimé, obéi et bénéficiaire de nos prières, mais aussi et surtout, aimé. Enfin, dans la ligne de la pensée de ces deux papes profondément mariaux et œcuméniques que sont Jean-Paul II et Benoît XVI, je voudrais souligner le lien intime existant pour notre compagnie, entre la dévotion genovéfaine et la dévotion au Christ et à la Vierge Marie en référence au message de paix de prière et de sacrifice que le Christ et sa mère nous adressent depuis toujours. Pour conclure ce bref aperçu sur la dévotion à Sainte Geneviève : l’histoire de Sainte Geneviève illustre bien cette loi de l’Evangile, qui est au cœur du message de Bethléem et de Nazareth : Ce n’est pas par la force des armes que l’on conquiert le royaume des cieux ni que l’on christianise la France, l’Europe, le monde, mais par la force de la prière . De la prière humble, confiante, persévérante et hardie.

 

 

 

 

  Châsse principale de Sainte Geneviève à Saint-Etienne-du-Mont.

 

 

 

  Petite Châsse de Sainte Geneviève à Saint-Etienne-du-Mont.

 

 

   Neuvaine de sainte-Geneviève en 1936

 

  Neuvaine de sainte-Geneviève en 1947

La Châsse
(sonnet extrait de l’ouvrage ‘Mystère de Sainte Geneviève’ de A-P GARNIER, édité à Paris en 1916)

A pieds déchaux, des fleurs au front, vêtus de lin,
Par la ville s’en vont les porteurs de la Châsse.
Sur les places, les ponts, une foule s’amasse,
Pour à l’aise admirer l’Evêque ou l’Echevin.

Tel vient en curieux, et tel en pèlerin,
Désireux de spectacle ou quémandeur de grâce.
Par pluie ou vent, froidure ou chaud, nul ne se lasse,
Du clerc jusqu’au soldat, du seigneur au vilain.

Au jour d’affres et de guerre, au temps de la disette,
Contre le flot qui monte ou la peste qui guette,
Le cortège implorant chante gloire et pardon.

Un souvenir demeure en l’or du reliquaire,
Et Paris tout vibrant des bienfaits de naguère,
Consacre à Geneviève un cœur plein d’abandon.

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