Charles PEGUY, auteur des Morts parallèles de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc, chante la mort de Sainte Geneviève.
…Et l’une est morte au soir et le trois de janvier,
Tout un peuple assemblé la regardait mourir,
Le bourgeois, le manant, le pâtre et le bouvier
Pleuraient et se taisaient, et la voyait partir…
L’éblouïssant manteau d’une sévère neige
Couvrait les beaux vallons du pays parisis,
L’amour de tout un peuple était son seul cortège
Et ce peuple, c’était le peuple de Paris…
La neige découpait un immense parvis,
L’histoire préparait un immense destin.
La gloire se levait dans un jeune matin,
Et la jeune Lutèce était le vieux Paris…
Et l’une est morte ainsi d’une mort solennelle,
Sur ses quatre vingt dix ou quatre vingt douze ans,
Et les durs villageois et les durs paysans,
La regardant vieillir, l’avaient crue éternelle…