Iconographie

Iconographie de Sainte Geneviève
 

 

Sainte Genevièveve d’après Mignard.

On distingue sur cette allégorie de la fin du XVIIIème son médaillon porté en sautoir.

 

Sainte Genevièveve (anonyme).

Ce beau portrait anonyme du début XIXème présente quatre attributs: un médaillon, une quenouille, un fuseau et une bible.

 

 

Les attributs de Sainte Geneviève

Les attributs de Sainte-Geneviève sont à l’origine son médaillon, le cierge avec un ange et un démon, les clefs (les clefs de Paris) et un livre (la Bible).

C’est ce que préconisent les auteurs d’hagiographies tels Molanus dans “De picturis et imaginibus sacris” édité à Louvain en 1570.
A la fin du moyen-âge, on lui ajoute des attributs complémentaires paysans que sont un mouton et une quenouille. C’est à cette époque que pour rappeler ou la comparer à Jeanne d’Arc, on la dote d’un complément de représentation figurative qui n’a pas de rapport avec sa vie connue.
En réalité, cette habitude, soutenue à l’époque par les Génovéfains, venait du fait que des ouvrages anonymes avaient été publiés du temps de l’occupation anglaise de Paris dans la perspective d’enhardir la résistance française, en présentant une vie de Jeanne d’Arc sous les traits élogieux de Sainte Geneviève.
Pour des vues plus avancées sur l’iconographie des saints, on pourra consulter le “Dictionnaire Iconographique” de M. L.-J. GUENEBAULT, édité aux Ateliers Catholiques du Petit-Montrouge près la barrière d’Enfer en 1830.

La médaille

La médaille que porte Sainte Geneviève au cou est celle que Saint Germain trouva par terre à Nanterre et lui remit en signe de sa promesse de se consacrer à Dieu toute sa vie.

 

Sainte Genevièveve dans une gravure romantique du XIXème.

Geneviève porte son médaillon en sautoir.

 

 

Le cierge

Le cierge est le symbole et le rappel du miracle des cierges du chemin de Saint-Denis.
Sainte Geneviève et son groupe de vierges consacrées avaient pour habitude de se rendre de Paris à Saint-Denis (Catheuil à l’époque) en partant avant l’aube et en effectuant une pause près de l’actuelle Porte de la Chapelle. Un jour qu’une tempête particulièrement violente s’était levé, le vent éteignit leurs cierges les confondant dans la nuit noire. Revenues de leur confusion, Sainte Geneviève se mit en prières et les cierges se rallumèrent mraculeusement.

Elle ne doit pas être confondue avec deux autres saintes portant également un cierge, Sainte Brigitte d’Irlande et Sainte Agathe de Sicile.

 

Sainte Genevièveve dans une gravure de 1830.

On distingue le cierge autour duquel s’affairent un ange et un démon, le demon tentant de souffler pour l’éteindre et l’ange s’activant à le rallumer à l’aide de sa bougie.

 

 

Les clefs

Les clefs rappellent le miracle des prisonniers de Childéric:
Childeric s’étant emparé de Paris (la date est incertaine), des prisonniers, probablement des élites municipales, furent retenus à l’écart sur la route de Meaux. Geneviève, que Childeric respectait, fut retenue intra-muros car les Francs en avaient fermé les portes à clef. Geneviève réussit à ouvrir miraculeusement celle de la porte de Melun et se rendit au camp des prisonniers et fut exaucée en réclamant la libération des prisonniers.

 

Sainte Genevièveve dans la vita de Georgius Wallin.

Gravure du XVIIème la représentant avec des clefs et un cierge.

 

 

Le livre

Le livre (une bible) rappelle sa fonction d’enseignement comme vierge consacrée.

 

Sainte Genevièveve et sa bible.

Gravure du XVIIIème la représentant avec des clefs et une bible.

 

 

Le démon enchaîné

Le démon enchaîné rappelle que Sainte Geneviève avait la capacité de guérir les possédés. Sa vie en offre de multiples exemples.

 

Sainte Genevièveve et sa bible.

Gravure du XVIIIème la représentant avec des clefs et une bible.

 

 

 



A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève qui, modelée en bergère, est associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.

La quenouille

La quenouille est un baton au bout duquel on fixe une touffe de laine brute pour la filer.

 

Sainte Genevièveve en bergère.

Gravure XIXème classique.

 

 

Le fuseau

Cet instrument servait de réceptacle à la laine filée depuis la quenouille. On filait au fuseau (à la main) ou au rouet. Dans la mythologie, les Parthes étaient représentées avec un fuseau pour indiquer qu’elles “filaient” la vie des hommes.

La houlette

La houlette est un bâton de berger au bout duquel se trouve une plaque de fer en forme de gouttière lui permettant de jeter des mottes de terre aux moutons qui s’éloignent dans le but de les faire revenir.

Le mouton blanc

Le loup noir

Sainte Geneviève en Europe
Sainte Geneviève dans les Provinces Unies (Heilige Genoveva)

A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.

Sainte Geneviève dans le Bade Wurtemberg

A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.
Elle est présente à Ellhofen.

Sainte Geneviève en Suisse

A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.

Sainte Geneviève en Italie (Santa Genoveffa)

A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.

Sainte Geneviève en Espagne

A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.

Sainte Geneviève avec les Orthodoxes

A partir du XVIIème siècle, on trouve Sainte Geneviève associée à une quenouille et des moutons à l’image de Jeanne d’Arc pour signifier qu’outre sainte patronne de Paris, on la considérait comme co-patronne de la France.

Les autres saintes Geneviève
“Sainte” Geneviève de Brabant

Geneviève, fille du Duc de Brabant, était l’épouse du Prince Siegfried. Alors que celui-ci partit en croisade avec Charles Martel à la demande d’Hidulphe, évêque de Trêves, il la confia à son chambellan Golo qui en tomba amoureux. Geneviève lui refusant ses avances, il arrangea un tribunal pour la convaincre d’adultère et la fit condamner àmort. Elle echappa de justesse à la sentance grâce à ses servantes qui parvinrent à la faire échapper avec son fils d’un mois. Cachée dans la forêt pendant six ans elle réussit à y survivre grâce à l’intercession de la vierge Marie. Elle en sortit au retour de Siegfried qui, apprenant l’histoire fit condamner Golo à mort. Mais, usée par les difficultés, Geneviève mourut quelques mois plus tard.
Cette légende fit les beaux jours des années de “camouflage” de Sainte Geneviève de Paris en Heilige Genovefa que les allemands utilisèrent dans leur propagande politique contre la France pendant le XIXème siècle et la première moitié du XXème.
Depuis, une chapelle commémorative a été bâtie en 1983 à Steiermark (Eisbachwald) en Autriche à l’emplacement supposé de son échappée par l’abbé Paulus Rappold.
Schumann en fit un opera contemporain du Lohengrinn de Wagner. D’autres auteurs tels Schmidt en firent des romans voir des bandes dessinées. La recupération de cette légende a commencé en France avec les débuts du romantisme apparu à la fin du XVIIIème siècle.
Son iconographie la représente toujours dans les bois, tenant un enfant, et accompagnée d’une biche puis plus tard d’un chien à collier.

Santa Genoveva Torres Morales

Née le 3 janvier 1870 à Almenara en Castille, Genoveva Torres Morales mena une vie religieuse en fondant une Congrégation des Anges le 5 décembre 1925.
Elle décéda le 5 janvier 1956 dans sa maison générale de Saragosse. Elle fut béatifiée par Jean-Paul II à Saint-Pierre le 29 janvier 1995.

Référence: Article de JL Hernandez, Université de Saragosse.